Résumé
Au soir de sa vie, Henri, savant spécialiste du cerveau, croit devenir fou quand il découvre à côté de lui dans son lit un étrange jeune homme qui lui propose un pacte diabolique : une dernière jeunesse et quelques instants de bonheur en échange de sa vie ...
Sur le thème de Faust, Antoine Rault (Le Caïman, Le diable rouge) réussit une comédie existentielle qui nous parle gaiement et tendrement de l'homme contemporain confronté aux grandes questions du sens de la vie
Avis de lecture
Cela fait un bout de temps que je n'ai pas lu une pièce de théâtre. Cette pièce-ci m'a bien plu. Henri reçoit un soir la visite d'un intrus ayant pris son apparence lorsqu'il était jeune. Apparaissant et disparaissant à volonté, il fait passer Henri pour un homme sénile aux yeux de sa fille.
Le personnage de l'Intrus est là dans le but de proposer un pacte avec Henri : lui redonner sa jeunesse le temps qu'il lui reste à vivre (soit 2 ans),mais à la seconde où il déclarera être heureux Henri devra le suivre où que l'Intrus l'emmène. L'apparition de ce personnage et ce pacte sont prétexte à l'introduction de scènes cocasses. C'est un aspect de cette pièce que j'ai bien aimé. Henri se trouve à plusieurs reprises en postures délicates et pourtant drôle de notre point de vue. C'est ainsi qu'à un moment, alors que l'intrus lui a redonné l'apparence d'un jeune homme, il se présente au rendez-vous fixé avec un de ses vieil ami. Il n'est alors pas au courant de son apparence et ne comprend pas lorsque Gérard (son ami) le rejette.
J'ai trouvé aussi que cette pièce était riche en rebondissements et m'a surprise (en bien) à de nombreuses reprises. Je suis tentée d'en dire davantage, mais je ne veux pas en dévoiler plus sinon je vous gâcherait la surprise.
Par ailleurs, avec l'appui de l'intrus, Henri fait un bilan de sa vie. C'est un homme qui a consacré sa vie à son travail, qui a négligé sa famille et a eu de nombreuses aventures au travail. Il va ainsi, grâce à l'Intrus, recroiser l'une de ses maitresses, revoir sa femme morte. C'est rencontre participe à ce bilan de vie. Mais la question centrale ici est: a-t-il vraiment été heureux ? La réponse est : non. Entre Henri et l'intrus la discussion tourne souvent sur cela, sur le bonheur, sur le sens de la vie, et parfois j'ai eu l'impression qu'il ressassait parfois les mêmes choses. Là, vous vous dites peut-être comment une pièce qui "ressasse parfois les mêmes choses" a pu me surprendre ? Et bien, je ne peux vous répondre sans trop en dévoiler, mais je vous assure que ce fut le cas.
Voilà ce fut une brève lecture distrayante que je vous conseille si vous voyez ce livre chez quelques bouquinistes ou chez des connaissances.